Auteurs

 

Julie Lyne Leroux

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Michel Boyer

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Jean-Marc Nolla

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William Michel

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Lise Corriveau

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Serge Striganuk

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Résumé court

 

Cette communication présente les résultats d’une recherche-action-formation visant à développer un processus collaboratif de médiation et de médiatisation d’activités d’évaluation des apprentissages dans des formations à distance en enseignement supérieur. Dans une organisation séquentielle du travail, les concepteurs et les producteurs des instruments d’évaluation et les tuteurs qui les instrumentalisent dans leur accompagnement auprès des étudiants ont à développer des pratiques de collaboration garantes de la qualité de l’évaluation. Recueillis au moyen d’analyse de la documentation et d’entrevues semi-dirigées auprès des acteurs de cette genèse instrumentale, les résultats exposent la description de la situation initiale de collaboration dans le but d’évaluer les apprentissages.

 

Mots clés

Formation à distance en enseignement supérieur; collaboration; évaluation des apprentissages

 

Résumé long

Problématique

Au Québec, la formation à distance (FAD) en enseignement supérieur au collégial, qui a connu un essor important (Gouvernement du Québec, 2015), opte généralement pour un dispositif de formation dit « asynchrone autoportant » (Audet, 2011; Loisier, 2012). Ici, les activités d’apprentissage et d’évaluation sont planifiées pour un apprentissage individuel; l’étudiant est ainsi entièrement autonome dans son cheminement d’apprentissage, ce qui amène à qualifier le dispositif de formation d’autoportant.

 Pour un établissement d’enseignement collégial dispensateur de FAD, la dynamique entre la conception, par un groupe de conseillers pédagogiques, d’activités d’apprentissage et d’évaluation qui sont, par la suite, médiatisées par un groupe de production et utilisées ultérieurement par des tuteurs, pose avec acuité le problème des interactions entre les différents groupes contributeurs. Le groupe de conseillers pédagogiques, responsables de la conception, et le groupe de production ont à réguler leur travail en étant privés de l’usage effectif de leur produit par le groupe de tutorat. De leur côté, les tuteurs, utilisateurs des outils d’évaluation ont à se construire, de façon isolée, un savoir d’action qui nécessite une appropriation des outils d’évaluation produits afin de porter un jugement sur l’acquisition de la compétence par l’étudiant. Comment réussir, à travers cet enchaînement de médiation et de médiatisation, une collaboration entre les différents groupes visant l’amélioration continue du processus d’évaluation en FAD? La présente communication vise à exposer la situation de la collaboration entre ces groupes à travers le processus d’évaluation des apprentissages.

 

Médiation, médiatisation et genèse instrumentale

En FAD, le rapport de l’étudiant au savoir par l’entremise de médias imprimés ou technologiques et de tuteurs met à l’avant-scène la notion de médiation, qui est un processus de mise en relation (Vygotsky, 1934), laquelle peut se faire par l’intervention d’un individu ou par l’apport d’un instrument : les médias. Un tel dispositif de formation admet une pluralité de médiations, humaines et techniques, s’articulant dans une sorte de carré pédagogique (Rézeau, 2002). La notion de médiatisation qui se définit comme un processus d’organisation et de structuration des modalités de la formation, dont le but est la construction des formes de médiation pertinentes favorables à une didactisation des savoirs (Ibid.). Dans le cadre du processus d’évaluation des compétences en FAD, la médiatisation se voit, entre autres, dans les opérations de conception des outils d’évaluation (tâches complexes et grilles critériées) (Scallon, 2004; Tardif, 2006) et des guides d’accompagnement, menées par le

groupe de conception. Ces outils seront, par la suite, médiatisés par le groupe de production et utilisés par les tuteurs afin de réguler les apprentissages et de porter un jugement sur le développement des compétences par l’étudiant dans un processus structuré de genèse instrumentale de l’activité d’évaluation (Rabardel, 1995). Afin d’exposer la description de la situation initiale de la collaboration entre les différents groupes, la question de la co-action observée se rapporte à des groupes qui créent un produit, « un artefact », pour un groupe destinataire qui l’utilisera comme un instrument soit, selon Folcher (2005), comme une entité intermédiaire entre lui en tant qu’agent et l’objet de ses propres activités. À ce titre, cette co-action intergroupe s’inscrit dans une « genèse instrumentale ».

 

Méthodologie

Recueillis au moyen d’analyse de la documentation produite pour la conception de l’évaluation des apprentissages en FAD, d’entrevues semi-dirigées auprès des quatre conseillers pédagogiques à la conception, quatre entretiens didactiques ont été réalisés auprès de conseillers pédagogiques et d’experts de contenu et une observation participante au comité de pilotage du projet. Les résultats de cette recherche-action-formation (RAF) (Desmarais, Boyer et Dupont, 2005) exposent les processus observés et analysés, de la description de la situation initiale de la collaboration dans le but d’évaluer les apprentissages au début du projet à son état d’avancement après deux années.

 

Conclusion

Les données qualitatives de cette recherche révèlent une standardisation du processus d’évaluation et de nombreux défis liés à la conception d’instruments. Les résultats indiquent que le processus d’évaluation interprété comme une genèse instrumentale s’articule dans une logique d’organisation séquentielle du travail, distinct d’un travail enseignant artisanal, dans laquelle les groupes aspirent à une plus grande collaboration.

 

 

Références bibliographiques

Audet, L. (2011). Regards sur l'évolution de la formation à distance au Canada francophone. Distances et savoirs, 9(3), 313-330.

 

Desmarais, D., Boyer, M. et Dupont, M. (2005). À propos d’une recherche-action formation sur l’appropriation de l’écrit : dynamique des finalités et des positions des sujets-acteurs. Revue des sciences de l’éducation, XXXI(2), p. 273-296. Montréal : Presses de l'Université de Montréal.

 

Folcher, V. (2005). De la conception pour l’usage au développement de ressources pour l’activité. In P. Rabardel, P. Pastré (dir), Modèles du sujet par la conception. Dialectique, activités, développement (p. 189-210). Toulouse : Octares.

 

Gouvernement du Québec (2015). La formation à distance dans les universités québécoises : un potentiel à optimiser. Québec : Conseil supérieur de l’éducation.

 

Loisier, J. (2012). Mémoire sur les services offerts aux étudiants en FAD au Canada francophone. Mémoire de maîtrise en éducation, Université de Sherbrooke, Québec.

 

Rabardel, P. (1995). Les hommes et les technologies, une approche cognitive des instruments contemporains. Paris : Armand Colin.

 

Rézeau, J. (2002). Médiation, médiatisation et instruments d’enseignement : du triangle au « carré pédagogique ». In M. Petit (éd.) ASp. La revue du GERAS, (35-36), 183 200. doi:10.4000/asp.1656.

 

Scallon, G. (2004). L’évaluation des apprentissages dans une approche par compétences. Saint- Laurent : Renouveau pédagogique.

 

Tardif, J. (2006). L'évaluation des compétences. Documenter le parcours de développement. Montréal : Chenelière Éducation.

 

Vygotsky, L. S. (1934/1997). Pensée et langage (Trad. par F. Sève.). Paris : La Dispute.

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