Viktor Freiman Université de Moncton Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
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Annie Boudreau Université de Moncton Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
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Michel Léger Université de Moncton Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
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Xavier Robichaud Université de Moncton Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. |
Roman Chukalvosky Université de Moncton Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
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Le Réseau de partenaires CompéTICA (Compétences en TIC en Atlantique) a été créé dans le but de (1) définir le continuum des compétences numériques liées au développement de la vie- carrière (2) recenser les pratiques exemplaires qui contribuent au développement de ce continuum et (3) entamer diverses collaborations dans le but de créer de nouvelles occasions de développement d’une culture numérique au sens inclusif (Freiman et al, 2015). Dans le cadre de la première phase de ce projet de développement du partenariat (2014-2015), nous avons interviewé 40 experts de différents milieux de formation – vie – carrière : provenant du système éducatif scolaire (primaire et secondaire), postsecondaire (collège communautaire et université), familles et communauté, ainsi que du marché d’emploi.
Nous avons donc appris que les compétences numériques est un construit complexe, difficile à définir, touchant un éventail très large de contextes, de problèmes à résoudre, d’habiletés à développer et d’outils technologiques à maitriser. Une combinaison gagnante assurant un bon niveau d’adaptabilité et de transfert serait repérable au croisement d’habiletés dites techno- instrumentales (utilisation d’un outil numérique), d’une compréhension profonde de leur usage dans divers contextes de résolution de problèmes dans les environnements technologiques riches, ainsi que de capacités d’aller au-delà de l’usage visant les niveaux supérieurs de la taxonomie de Bloom jusqu’à la création de nouveaux outils ou de nouveaux usages. Ce cadre de développement de compétences numériques adopté par HabiloMédia met en évidence le besoin d’autres types de compétences appelées ‘molles’ (soft skills) dont la collaboration, la pensée crique, la résolution de problèmes complexes, ainsi que la créativité font une partie intégrale.
La 2e année de notre projet (2015-2016) nous a permis de développer un cadre méthodologique basé sur le concept d’études de cas permettant de recenser les pratiques exemplaires adoptées par chaque milieu afin d’en ressortir des points communs, des tensions, ainsi qu’un potentiel de construction du continuum de compétences numériques la vie durant (Freiman et al, 2016). Nos partenaires, membres du Réseau nous ont fait plusieurs suggestions de telles pratiques dont celle de labos créatifs (aussi connus sous le nom de ‘makerspaces’ ou Fablabs, un modèle qui commence à gagner de la popularité dans divers milieux éducatifs et communautaires au Canada Atlantique) (Rosenfeld-Harvelson and Sheridan, 2014).
Ainsi, 6 écoles du Nouveau-Brunswick, trois du secteur francophone et trois du secteur anglophone, ont accepté de prendre part à une de ces études de cas. Vers la fin de l’année scolaire 2015-2016, nous avons visité chaque école en faisant des observations du travail des élèves dans les labos, en menant des entrevues avec les élèves et les adultes impliqués dans leur fonctionnement, ainsi qu’en utilisant des questionnaires recueillant des perceptions des élèves par rapport à l’expérience vécue.
Alors qu’une analyse des données est en cours, quelques observations préliminaires méritent d’être partagées avec les participants du Colloque, alors qu’elles touchent les thèmes de technologies émergentes, les approches pédagogiques novatrices et les stratégies d’implémentation de nouveaux modèles d’enseignement – d’apprentissage. On constate, entre autres, une grande diversité de façons dont les labos créatifs s’inscrivent au régime pédagogique. Les enfants peuvent utiliser le labo pour réaliser un projet individuel, ou en petits groupes, touchant leurs intérêts (exemple, créer un modèle du robot pour programmer une tâche particulière). Ils peuvent donc travailler pendant les heures de classe ou lors de pauses. Les enseignants sont en mesure de concevoir les activités dans le cadre de leurs matières scolaires en utilisant le matériel du labo (arts, sciences, technologie, etc.). Certaines écoles font une rotation pour permettre à tous les élèves de l’école de visiter le labo. Nous avons également remarqué une grande disparité dans les groupes d’âge des élèves travaillant au labo, variant de la maternelle à la 12e année. La plupart des élèves qu’on a observés sont âgés de 10 à 15 ans (fin du primaire - école intermédiaire). Souvent, les élèves travaillent en groupes multi- âge.
Dans les entrevues, les enseignants et les directions d’écoles mettent en valeur les dimensions expérientielle, entrepreneuriale et communautaire du fonctionnement du labo. Ils voient les enfants plus autonomes lorsque ces derniers réalisent leurs activités et soulignent le climat de partage, de collaboration et d’entraide entre les élèves. Les élèves parlent également de leurs pairs-experts qui les aident dans leurs projets. Souvent les élèves qui deviennent ‘experts’ dans le contexte du labo se retrouvent plus effacés, ou même en difficulté, dans une classe régulière. Au contraire, les élèves académiquement plus forts peuvent parfois trouver difficiles les tâches moins bien structurées au labo, et semblent manquer des consignes claires et de l’encadrement plus étroit de la part de l’enseignant. Notre contribution apportera donc un éclairage au sujet du fonctionnement de labos, de leur interaction avec les programmes académiques et au-delà, des tâches et des projets réalisés par les élèves, de leur vécu, ainsi que du potentiel éducatif de cette nouvelle initiative. Des exemples pratiques et des réflexions théoriques nous aideront à dégager des liens avec le continuum des compétences numériques et des pistes de recherches futures.
Références :
Freiman, V., Godin, J., Larose, F., Bourgeois, Y., LeBlanc, M., Léger, M. T., Robichaud, X., Chukalovskyy, R., Cormier, D. & Pelletier, W. (2015). Towards the construction of a theoretical and methodological framework to study partnership development for digital competences within the CompéTICA network. Dans Proceedings of Global Learn (pp. 306-311): Association for the Advancement of Computing in Education (AACE).
Freiman, F. Larose, R. Chukalovskyy, M. LeBlanc, M. Léger, Y. Bourgeois, J. Godin (2016). DEFINING AND DEVELOPING LIFE-LONG DIGITAL COMPETENCIES: PARTNERSHIP BUILDING APPROACH. Paper accepted for presentation at the 8th annual International Conference on Education and New Learning Technologies, Barcelona (Spain), 4th - 6th of July, 2016.
HabiloMedia (2015). Les fondaments de la littératie numérique. Disponible en ligne : http://habilomedias.ca/principes-fondamentaux/quest-ce-que-leducation-aux-medias
Rosenfeld-Harvelson, E. and Sheridan, K. (2014). The Maker Movement in Education. Harvard Educational Review 84 (4). Available online at: https://www.researchgate.net/profile/Erica_Halverson/publication/277928106_The_Maker_M ovement_in_Education/links/5689dc6b08ae051f9af7899d.pdf